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mardi 19 avril 2011

Twin Peaks sur Arte

On se souviendra probablement de Sheryl Lee comme du plus beau cadavre de l'histoire de la télévision

A partir de soir (et tous les mardi), Arte rediffuse un classique des séries tv, Twin Peaks.
Penser que cette série a déjà 20 ans me donne un sacré coup de vieux, surtout parce que je m'en souviens étonnamment bien. C'est le genre de séries qui marque, comme X-Files, comme Lost... - je ne cite pas X-Files par hasard bien sûr, puisque David Duchovny apparaît dans la saison 2 -
La faute à David Lynch. Twin Peaks, c'est un peu la mère de toutes les séries à mystères inexpliqués, en pire... ou en mieux, c'est selon la perspective.
Si on aime les ambiances pesantes, le mystique, les personnages métaphoriques, le surnaturel et plusieurs niveaux de lectures d'une situation, alors forcément on passera plus facilement sur le final en eau de boudin. Mais à la différence de Lost, Lynch n'a pas juste choisi la facilité. Malgré une production chaotique, due à l'affrontement entre les exigences du studio (pour révéler l'identité du meurtrier) et la vision de Lynch, l'histoire est d'une rare subtilité, complexe jusque dans sa portée (là où Lost ne savait pas où elle allait, enfin c'est ce qu'on espère, vu la bêtise de la conclusion).
On retrouvera néanmoins certaines similitudes avec les "séries à mystères" qui lui ont succédé : le mystère pour le mystère, les personnages décalés et angoissants, les références et hommages réservés aux initiés ...
Par exemple, je viens de lire que le numéro de prisonnier de Hank Jennings (24601) était le même que celui de Jean Valjean dans Les Misérables - source -.
Quant aux références à Marilyn Monroe, elles viennent du fait qu'à l'époque, Lynch et Frost travaillaient sur une adaptation de sa biographie "Goddess" et qu'ils n'ont pas pu en avoir les droits - source -
- autre parallèle fascinant avec Monroe -
"Monroe était amie avec l'actrice Rosemary Clooney et a été invitée à une soirée chez elle en 1955. Clooney venait d'avoir un bébé et elle l'a emmené le voir. Il s'est mis à pleurer quand Monroe l'a bercé, jusqu'à ce qu'il ouvre les yeux et la voit, et qu'il se mette à l'observer, les yeux écarquillés. Monroe finit par passer la soirée entière à l'étage avec le bébé. Ce nouveau-né n'était autre que Miguel Ferrer, l'agent Rosenfield dans Twin Peaks."
Par rapport aux séries plus récentes, Twin Peaks a l'avantage de parfois chercher à nous entrainer dans sa folie, dans son côté sombre et perdu. Le café, l'hôtel d'Audrey Horne et même la personnalité de l'agent Cooper (le beau et jeune Kyle MacLachlan) ou du shérif Truman créent des ambiances rassurantes, presque douillettes. A l'opposé de l'incompréhensible meurtre de Laura Palmer, de l'inexplicable, du quasi maléfique sous-jacent qui se révèle plus la série avance.
Alors on pense forcément à Peyton Place, ce roman de Grace Metalious, célèbre pour avoir été le premier à décortiquer la noirceur qui peut se cacher derrière la banalité des habitants d'une petite ville américaine typique. Metalious décrivait son roman comme "truly a composite of all small towns where ugliness rears its head, and where the people try to hide all the skeletons in their closets" - source -
"Bel et bien un portrait de toutes les petites villes où surgit la laideur et où les gens tentent de dissimuler les squelettes dans leur placard"
Si on rajoute une touche de terreur, un plein seau de surnaturel, le style inimitable de David Lynch et une bande-son inoubliable (Angelo Badalamenti) à cette définition, on obtient Twin Peaks.
Une série A VOIR ABSOLUMENT à moins de vouloir mourir idiot.

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